Je me souviens de beaucoup de choses. Curtils Verdis quand nous montions la rue pour aller chez Miselle et Schuber qui nous donnaient des bonbons à l’anis blancs avec des rayures. Nicolas avait le vélo orange et moi mon tricycle, je n’arrivais pas à le suivre et j’enrageais.

Je pensais que Miselle et Shuber étaient très vieux, mais quand je les ai revu plus tard, ils étaient de jeunes parents. Je ne les ai pas reconnus.

Derrière la maison de Curtils il y avait un grand champs avec des herbes hautes et nous allions y chercher des escargots. Ca sentait la pluie et la bave d’escargot. Je dormais encore dans le lit de bébé blanc, où j’avais trouvé le mouton qui faisait de la musique. Je l’ai gardé avec moi. Je l’ai toujours.

Et je ne me souviens pas du cirque Ulon

Aux Miandettes on s’amusait avec l’écho. Assis sur le banc de bois, au milieu des immeubles, on criait et l’écho répondait. J’avais mon lit de bébé rouge et la moquette de la chambre était verte. Un soir j’ai rêvé que des milliers de petits insectes verts venaient me dévorer, j’ai pleuré et maman est venu me consoler. Quand nous sommes allé aux HLM il y avait un petite fenêtre au dessus de l’avancé de l’entrée, nous montions dessus avec mes frères et Marie Claire. J’étais allée voir le frère de Marie Claire quand il s’était cassé le bras, on m’avait dis que ça lui ferai plaisir, alors j’y suis allée timidement, bien que je ne savais même pas à quoi il ressemblait. J’avais peur du père de Marie Claire, et j’avais rêvé qu’il me poursuivait dans le HLM et que j’allais me cacher derrière une porte dans la cave. J’étais trop grande déjà pour que maman vienne me consoler. On allait dans la nature l’été, on était monté si haut dans la montagne, on avait trouvé un enclos à chevaux sur lequel je me suis électrocuté. L’hiver mes frères sautaient dans la neige du haut du toit des garages à voitures. Je me souviens avoir été dans le porte-bébé orange de ma mère, sur son dos, pendant que mon père déblayait 2m de neige sur le chemin qui partait de derrière le HLM. Mes frères étaient derrière et ils avaient froid. L’été je jouais à Laura Ingals dans les champs en allant au club, je faisais l’avions en courant dans l’herbe. Nous allions parfois nous promener au vallon des baisses avec ma mère et Brice.

Une fois nous sommes passé à côté de la piscine et j’ai vu un type mettre un autre à l’eau alors qu’il était sur ça chaise en plastique et maman m’a dit que c’était une plaisanterie et que les adultes étaient bêtes parfois.
J’avais peur de prendre le télécabine. Le côté « Prarial » était pour les grand parce qu’il y avait les pistes dures qu’ils faisaient avec le club de ski. Maman m’amenait derrière les HLM, c’est là que je suis tombée et me suis fait très mal. Une dame à côté de moi était affolée et disait qu’il fallait appeler les secours vite, vite ! Elle me demandait où étaient mes parents, j’avais trop mal pour me demander où était ma mère. En fait je n’avais rien.

Mais je ne me souviens pas du cirque Ulon

A la maternelle je préférais faire la sieste dans la salle des petits, en bas. Les plus grands dormaient sur la mezzanine. Dans la salle des petits pour dormir j’écoutais cette histoire d’une petite fille qui partait sur plein de planètes à dos de tortue. Elle ne faisait qu’un rêve en fait, mais cette histoire me faisait peur. Je jouais au légos et aux petites voitures avec Michaël et Yoann. Adeline et Juliette étaient des copines mais je ne jouais pas avec elle. Je jouais seule dans la cour à la cage à écureuil ou à la trottinette rose. La bleue était trop grande. Mathieu jouait au ballon prisonnier avec les grands de sa classe. Parfois nous allions dans la classe de CP, celle de Nicolas pour apprendre la météo. Quand c’était le cour de musique j’adorais jouer du triangle. Une fois quelqu’un l’avait pris et je me suis retrouvée avec les timbales. J’étais tellement déçue. On regardait la télé des fois, et on avait un classeur ou il y avait des dessins et un mot écrit en gros, nous devions le reconnaître dans une petite liste en dessous.

J’avais reconnu le mot « poisson ». Quand il neigeait, Michaël était méchant avec moi.

Au club, je n’aimais pas être avec les moyens, je préférais aider ma mère chez les petits. Amandine m’avait tenu les mains toute une journée et avait pleuré quand ses parents étaient venus la chercher. Moi aussi, intérieurement du moins. Quand j’y étais, mon lit de bébé dans le dortoir n’était pas loin de la porte et il y avait un mobile qui faisait de la musique au dessus de moi, tout était bleu. Quand je me réveillais, il suffisait d’attendre qu’un adulte entre et se lever à se moment là pour qu’il nous prenne dans les bras pour nous sortir du lit et nous ramener dans la salle. Je n’étais pas contente quand ce n’était pas ma mère qui venait me prendre. Nous allions chercher Mathieu le soir quand il faisait de la peinture sur soie, il était dans la salle où, à côté, il y avait du lambris en bois. Régis m’a fait découvrir la grenadine au bar du club. Des jeunes que je ne connaissais pas dansaient au bar. J’avais peur de devoir monter sur scène quand on allait aux spectacles le soir.

Je me souviens être dans un panier sur des coussins avec deux dames au dessus de moi. Avec ce sentiment bizarre de ne pas savoir ce que je foutais là. Maman tu t’en souviens aussi de ça.

Je me souviens de Brice, de Gaëlle, de Mathieu, de Florien et je me souviens même de gens dont je ne connais pas le nom.

Alors pourquoi je ne me souviens pas du cirque Ulon ?

Le cirque Ulon

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